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l'académisme

 

Parue le25 novembre 1984 dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace Colmar

Peintures de Bernard Pett.

C’est la première fois que les Colmariens ont l’occasion de voir des peintures de Bernard Pett, habitant Sélestat, qui a déjà exposé à diverses reprises dans la région. Sa facture très personnelle transpose le réel, ne gardant que l’essentiel des formes qui deviennent sur ses toiles un jeu de couleurs et de lumières parfaitement architecturé.

 

Ce talent de constructeur est une des qualités majeures de l’artiste qui se manifeste surtout dans ses grands paysages de l’illwald dont la rigueur s’accorde bien aux tonalités très douces, aux harmonies savantes : orangé clair, vert, amande et gris-beige pour le 18, bleus violacés subtils faisant vibrer les bruns, les ocres, les verts tendres de l’excellent n° 30 ou brio du 19, symphonie de verts et de blancs relevée d’infimes touches fuchsia.

 

Admirons au passage un portrait de « Jeune fille au chat Â» avant de passer aux aquarelles : plus proches du réel, très spontanées, elles ont également ces qualités d’équilibre, de calme, de sobriété. Des paysages de Yougoslavie, véritable « Carnet de voyage Â» où se placent aussi une « Fileuse de laine Â» et un « Pêcheur Â», mais surtout les compositions sur le thème du masque, prétexte à des pièces de haute virtuosité, où il joue avec un raffinement extrême sur les ombres et les reflets, nuançant ses blancs avec une subtilité rare, les teintant de gris, d’ocre, de mauve, de bleu ou de vert.

 

Un bel ensemble où Bernard Pett se révèle comme un constructeur rigoureux et un coloriste délicat, mais aussi un poète qui trouve dans la nature cette sérénité qui lui permet de l’idéaliser.

                                                                                            Paul S. Picard

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